Quatre Récollets français débarquent à Québec en juin 1615 avec l'intention d'y recréer l'expérience missionnaire que les provinces espagnoles de leur ordre menaient au Nouveau Monde depuis près d'un siècle. La réalité géographique et humaine de la Nouvelle-France naissante se révèle cependant toute autre. La France missionnaire doit alors définir sa propre identité. Après un départ forcé de Québec en 1629, les Récollets reviennent en 1670 à la demande de Louis XIV. Présents dans les villes où ils élèvent leurs couvents, dans les forts comme aumôniers militaires et dans les paroisses comme missionnaires et curés, les Récollets finissent par s'inscrire de manière durable dans le tissu social de la colonie, notamment grâce à l'admission de Canadiens au sein de leurs rangs. L'identité récollette se déploie ainsi avec une étonnante aisance dans le paysage laurentien pendant la première moitié du XVIIIe siècle. Au lendemain de la Conquête britannique de 1759, l'interdiction de recrutement qui frappe l'ordre au Canada entraine sa disparition au cours du demi-siècle qui suit. Il faudra attendre les années 1888-1890 pour que des Franciscains s'installent à nouveau au Canada. Aujourd'hui, des spécialistes de l'histoire, de la littérature, de l'ethnologie historique, de l'histoire de l'art, de la musicologie et même des architectes, présentent au lecteur le fruit de leur réflexion sur cet objet. Le dialogue multidisciplinaire que propose ce livre veut ainsi faire le point sur une partie de la recherche en cours en ce quatrième centenaire de présence franciscaine au Canada. ¿