Le matin du 21 février 1976, à Saint-Gérard-des-Laurentides, une femme est retrouvée inanimée dans le garage attenant à sa maison. Confrontée à un mariage qui battait de l'aile, elle a choisi de mettre fin à ses jours. Elle tournait du coup le dos à ses trois enfants, dont sa fille, Jacinthe, âgée de seulement cinq ans. Au lendemain de la tragédie, c'est l'omerta. On défend à Jacinthe de parler de la défunte, de pleurer son absence. Son père disparaît durant des semaines et revient, finalement, accompagné de sa maîtresse. La vie de la fillette rime dès lors avec alcoolisme, violence et abus. Des décennies plus tard, Jacinthe tait encore et toujours sa souffrance. À l'aube de la cinquantaine, elle se tient au bord du précipice. Pour ne pas sombrer, elle s'investit dans une démarche thérapeutique aussi intense que complexe. Et elle se consacre, en parallèle, à élucider le mystère entourant le décès de sa mère. Au fil de ce témoignage bouleversant, elle confie ses sentiments les plus intimes face au suicide et à la maltraitance qui ont marqué son enfance. En revisitant son passé douloureux, elle prend parole et libère enfin la vérité. Parce que briser le silence est le premier pas vers la sérénité.