L'annexion de l'Alsace-Lorraine, contraire aux conceptions de l'unité nationale allemande imaginée par Bismarck, se réalise toutefois face aux ambitions des nationalistes pangermaniques, associées à celle de la nomenklatura militaire, tous désireux de retrouver l'Alsace-Lorraine dans un nouvel empire. En revanche toutes les chancelleries européennes reconnaissent la nature non hégémonique de la guerre contre la France et voulue par le chancelier ! Que masque ce paradoxe ?
Bismarck ne construit non pas un empire classique à la manière des Habsbourg mais un Kaiserreich moderne et révolutionnaire en mesure de s'inscrire dans un nouveau concept économique européen d'après1815 et que nul homme autre politique allemand ne fut en mesure de concevoir. Après le départ du vieil homme, le jeune empereur Guillaume II mène une politique contraire à l'esprit fondateur du Kaiserreich, qui s'écroule en 1918. Or la marque du Bismarck restera pourtant gravée jusqu'à nous jours dans les institutions de l'Allemagne d'aujourd'hui.