Que voulons-nous dire quand nous prononçons le mot « Je » ? La pensée peut-elle naître de la matière inanimée ? Ces questions s'imposent à nous de plus en plus fréquemment à mesure que nous assistons aux progrès de la science, lesquels forcent les chercheurs à traquer l'émergence de la conscience jusque dans les molécules de matière. Renouant avec le fil conducteur de son ouvrage culte Gödel, Escher, Bach, Douglas Hofstadter propose d'utiliser le concept de « boucle étrange ». Les boucles étranges existent à deux niveaux différents. Ainsi, en mathématiques, un énoncé comme « Je ne peux être prouvé » est une assertion qui, en toute logique, devrait pouvoir être démontrée ou réfutée. Mais c'est aussi une affirmation à propos de cette même assertion, rendant impossible toute démonstration. Comme toujours avec Hofstadter, ceci est le point de départ de réflexions très profondes, mais aussi de jeux d'esprit dont lui seul a le secret.