Comme l'héroïne de Breton dont elle porte le nom, Nadja est légèrement étrange.Un peu « off », diraient les Américains dans cette université du Vermont où elle enseigne l'écriture durant le semestre d'été. Absente à elle même et au monde, comme déconnectée de son corps, de sa carrière d'auteur et de sa famille, qu'elle a laissée en France.Durant ces quelques semaines de canicule et d'orages dans cette Nouvelle Angleterre follement cinématographique, à l'approche de la quarantaine et à l'heure des premiers bilans, les souvenirs d'une première passion adolescente ressurgissent, réveillés par une rencontre amoureuse impromptue. Et Nadja de plonger dans une danse de la mémoire, valsant entre souvenirs et présent, entre trois hommes qui ont marqué sa vie de femme, trois moments de vérité, trois continents. Que reste-t-il de ce premier amour vécu sur la terre rouge et ocre qu'elle foulait pieds nus sous des pluies diluviennes ?Toutes les douleurs doivent-elles forcément être guéries ?À travers les souvenirs de Nadja, La Belle Affaire nous plonge au plus profond des sentiments humains.EXTRAITDe l'enfance remonte la voix sévère de sa mère, « Nadja, ne reste pas sous la pluie, tu vas attraper la mort ! », et celle, joyeuse, chantante, de nonna Giulia, « Laisse-la jouer, ça ne fait rien, elle n'est pas en sucre ! »Nadja se rappelle qu'enfant cette idée l'amusait follement, elle riait de penser qu'elle pourrait être en sucre. Elle en riait aux éclats, elle en riait tellement. Nonna Giulia riait elle aussi de la voir rire. Sa mère ne riait pas.La plupart du temps elle oublie de prendre un parapluie ; il y a tellement de choses qu'elle oublie, Nadja. Mais elle se rappelle qu'elle n'est pas en sucre, que rien de bien grave ne va arriver si elle enlève ses sandales et marche dans l'herbe qui se teinte d'un vert profond, obscur, presque bleu.CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE- « Un livre attachant...
Comme l'héroïne de Breton dont elle porte le nom, Nadja est légèrement étrange.
Un peu « off », diraient les Américains dans cette université du Vermont où elle enseigne l'écriture durant le semestre d'été. Absente à elle même et au monde, comme déconnectée de son corps, de sa carrière d'auteur et de sa famille, qu'elle a laissée en France.
Durant ces quelques semaines de canicule et d'orages dans cette Nouvelle Angleterre follement cinématographique, à l'approche de la quarantaine et à l'heure des premiers bilans, les souvenirs d'une première passion adolescente ressurgissent, réveillés par une rencontre amoureuse impromptue. Et Nadja de plonger dans une danse de la mémoire, valsant entre souvenirs et présent, entre trois hommes qui ont marqué sa vie de femme, trois moments de vérité, trois continents. Que reste-t-il de ce premier amour vécu sur la terre rouge et ocre qu'elle foulait pieds nus sous des pluies diluviennes ?
Toutes les douleurs doivent-elles forcément être guéries ?
À travers les souvenirs de Nadja, La Belle Affaire nous plonge au plus profond des sentiments humains.
EXTRAIT
De l'enfance remonte la voix sévère de sa mère, « Nadja, ne reste pas sous la pluie, tu vas attraper la mort ! », et celle, joyeuse, chantante, de nonna Giulia, « Laisse-la jouer, ça ne fait rien, elle n'est pas en sucre ! »
Nadja se rappelle qu'enfant cette idée l'amusait follement, elle riait de penser qu'elle pourrait être en sucre. Elle en riait aux éclats, elle en riait tellement. Nonna Giulia riait elle aussi de la voir rire. Sa mère ne riait pas.
La plupart du temps elle oublie de prendre un parapluie ; il y a tellement de choses qu'elle oublie, Nadja. Mais elle se rappelle qu'elle n'est pas en sucre, que rien de bien grave ne va arriver si elle enlève ses sandales et marche dans l'herbe qui se teinte d'un vert profond, obscur, presque bleu.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
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« Un livre attachant... le climat à la Sylvia Plath et le duel discret et posé avec le déplacement et la folie ont quelque chose d'universel. » -
Yaël Hirsch,Toutelaculture.com
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« Beau, douloureux et bouleversant, La Belle Affaire de Sonia Ristic, est à lire passionnément. » -
Téri Trisolini, Hi-zine.fr
À PROPOS DE L'AUTEUR
Sonia Ristic est née en 1972 à Belgrade. Elle a grandi entre l'ex-Yougoslavie et l'Afrique, et vit à Paris depuis 1991. Après des études de Lettres et de Théâtre, elle devient comédienne puis metteuse en scène. Elle a aussi travaillé avec plusieurs ONG. En 2004, elle crée sa compagnie de théâtre, Seulement pour les fous. Elle encadre régulièrement des ateliers d'écriture et de théâtre, en France et à l'étranger.